lundi 21 janvier 2008

Cuba, une île mystérieuse

Plages divines, culture chaleureuse et rhum à volonté… à prix d’aubaine! Pas étonnant que Cuba soit le paradis des vacanciers québécois, canadiens et européens : environ deux millions de visiteurs lézardent chaque année sur cette île des Caraïbes, au grand plaisir du régime de Fidel Castro, qui a fait du tourisme son nouveau cœur économique.

Par Annick Poitras

Ce pays communiste – l’un des derniers de la planète avec la Corée du Nord – a dû se réinventer après la chute de l’Union soviétique qui le faisait vivre. Faute de roubles, les Cubains ont tout misé sur le tourisme, avec succès. Malgré cela, leurs conditions de vie demeurent pénibles : presque tous les produits de base sont l’objet de rationnement. Y compris l’espoir, affirme le journaliste français Olivier Languepin, qui suit le dossier cubain depuis plus d’une décennie.

«No es fácil» est d’ailleurs l’expression qu’utilisent les habitants lorsqu’ils parlent de leur quotidien. Tous les ans, 20 000 Cubains quittent l’île. Près de deux millions d’entre eux vivent aujourd’hui à l’étranger.

Auteur d’un essai éclairant sur cette société singulière, Cuba, La faillite d’une utopie (Gallimard, 1999, 2007), Languepin fait le point sur ce qu’on a toujours voulu savoir sur Cuba sans pouvoir le demander.

Q › La mort de Fidel Castro est imminente. Faut-il s’attendre à de grands bouleversements à Cuba?


R ›
Aucun miracle en vue! Ce régime ne s’effondrera pas en un claquement de doigts comme celui de Ceausescu, en Roumanie. La succession est solidement installée avec son frère Raúl Castro et les généraux. Mais il y aura probablement une évolution économique à la vietnamienne ou à la chinoise pour que les Cubains puissent mieux vivre. Parce que leur problème numéro un, ce sont les conditions de vie très dures. Ils vivent dans la misère et, pire, dans l’absence totale de perspectives. Les habitants d’autres pays pauvres peuvent faire des petits boulots, vendre des trucs dans la rue, essayer d’améliorer leur sort, garder espoir. À Cuba, ils ne peuvent rien faire. Tout est interdit.

Q › La situation économique a beaucoup évolué depuis les années 1990 avec le développement du tourisme et la légalisation du dollar américain (aujourd’hui utilisé sous forme de peso convertible). La vie y est-elle plus douce?


R ›
Je dirais que c’est mieux que le pire… Le pire, c’était en 1993-1994, dans le vif de la «période spéciale», une période de restrictions décrétée par Castro en 1990 pour pallier l’effondrement de l’Union soviétique, qui a agi comme bailleur de fonds du régime pendant plus de 30 ans. J’étais alors à Cuba pour couvrir la «crise des balseros» [NDLR : des milliers de Cubains tentaient alors d’atteindre la Floride sur des embarcations précaires]. Les gens se jetaient carrément à la mer. Le PIB de Cuba avait chuté de plus de 30 %. La Havane était une ville fantôme. Il n’y avait plus d’essence, les coupures d’électricité duraient 48 heures. Il n’y avait rien à manger; il ne restait plus un chat ou un chien dans la rue… Les gens bouffaient n’importe quoi!

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