vendredi 7 septembre 2007

160 ans de présence des Chinois à Cuba

On a commémoré récemment le 160e anniversaire de l’arrivée à Cuba du vapeur Oquendo, chargé dans ses cales des premiers citoyens chinois. Engagés d’une façon mensongère, ils sont venus remplacer les esclaves noirs dans la production agricole du pays.

Après quelques jours seulement, un autre bateau est arrivé, chargé aussi de nouveaux esclaves, en provenance du port d’Amoy. Ces hommes libres, recrutés par la Société d’encouragement de la métropole espagnole, arrivaient avec des documents signés qui les obligeaient à offrir leurs services durant huit ans, dans des conditions quasiment d’esclavage.

Selon des chiffres de l’époque, entre 1847 (date d’arrivée) et 1874, on estime qu’environ 150 000 manœuvres, connus là-bas comme coolies, ont été amenés ici.

Répartis dans toute l’île, certains prenaient la fuite et ceux qui n’étaient pas repris devenaient des cimarrones (marrons, esclaves en fuite).

Un grand nombre de chinois ont participé à la guerre pour l’indépendance de 1868. En 1869 ils rivalisaient déjà d’héroïsme avec les Cubains. Selon les historiens, il est difficile de calculer le nombre de ceux qui participèrent aux luttes insurrectionnelles, car ils changeaient leurs noms et prénoms contre d’autres en espagnol, mais on sait cependant que les Chinois ont représenté, à un moment de la guerre, le quart des combattants.

Beaucoup de ceux qui ont réussi à se libérer du joug du contrat, sont devenus, vers 1855, des travailleurs libres et se sont établis ensuite à travers tout Cuba, car le retour dans leur pays leur était interdit.

Attirés par certaines facilités offertes par les autorités espagnoles, des immigrants asiatiques d’un autre genre sont arrivés à Cuba. Ils venaient de la Californie, des États-Unis et possédaient un certain capital leur permettant par la suite de monter des petits ou moyens commerces dans la plus grande des Antilles.

Des magasins d’alimentation, des blanchisseries et des petites épiceries font alors leur apparition aux alentours de Zanja Real, qui allait ensuite devenir la rue Zanja. Des vendeurs ambulants sont alors apparus. Ils offraient des tubercules, de la viande, de la quincaillerie, des fruits et autres objets, posant les bases du Quartier chinois de La Havane, lequel allait même devenir le plus vaste d’Amérique latine.

Vers le début du XXe siècle, environ 10 000 chinois vivaient dans le quartier. Ils avaient leurs propres sociétés, des commerces de tout type, des maisons de jeu, des théâtres, un journal et même leur propre cimetière.

Avec la victoire de la Révolution en 1959, dans changements surgissent dans le pays, et par conséquent dans le quartier. Les nouvelles lois provoquent un exode de californiens et de commerçants chinois dont les intérêts sont touchés. Seuls sont restés ces immigrants qui n’avaient que leurs bras pour travailler et qui ont fait de cette terre leur foyer.

Dans les rues très fréquentées du Quartier chinois de La Havane et ses alentours il y a toujours plein d’animation, à toute heure, sur le petit boulevard connu sous le nom de Chuchillo de Zanja. Là-bas se donnent rendez-vous non seulement les descendants et les Havanais qui vivent dans n’importe quelle partie de la ville, mais aussi les voyageurs du reste du pays, de passage dans la capitale et de nombreux touristes du monde entier.

La raison de cette animation est simple, là-bas se sont installés, rivalisant de qualité, des restaurants dont les propriétaires sont membres des 12 associations rassemblant les descendants de chinois, regroupés par noms, et où le menu est composé, essentiellement, de plats des différentes régions du géant asiatique.

C’est pourquoi, en plein XXIe siècle, 160 après l’arrivée des premiers chinois à Cuba, eux et leurs descendants forment une communauté très particulière, complètement intégrée à la société cubaine, lesquels conservent et transmettent les traditions du pays d’origine de leurs ancêtres.

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