mercredi 12 septembre 2007

La face cachée du Che


Quel est le point commun y a t'il entre Thierry Henry, Diego Maradonna, Carlos Santana et Mike Tyson ? Tous ont affiché d'une façon ou d'une autre leur attachement à Che Guevara, de façon symbolique et vestimentaire le plus souvent, mais l'ancien champion du monde des poids lourds allant jusqu'à se faire tatouer le portrait du Che sur l'abdomen. Que savent exactement de Che Guevara les millions de personnes qui brandissent régulièrement son portrait dans les manifestations ? Pas grand chose en vérité, car l'histoire de celui que les Cubains ont surnommé "le petit boucher de la Cabana", est longtemps restée un mystère.

"J'ai longtemps figuré parmi les admirateurs de Che Guevara" confesse Jacobo Machover dans une phrase d'introduction quasi proustienne de son dernier essai. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas le seul à avoir commis cette erreur de jeunesse. En effet qui n'a jamais eu son T shirt, ou son poster "Che" pour souligner son esprit de rébellion, où son attachement, même très théorique, aux idéaux révolutionnaires ? "La figure du Che est devenue oecuménique" poursuit Machover "elle a perdu tout sens. Elle reflète un mélange de modernité, d'idéalisme vers un futur plus attractif, et de nostalgie envers un temps qui n'est plus."

Durant les premiers mois qui suivent la victoire de la révolution cubaine, le comandante Guevara se retrouve à la tête de la prison de la Cabana, une ancienne forteresse coloniale de La Havane. Sa mission : superviser les exécutions des anciens du régime de Batista, puis de révolutionnaires jugés trop timorés. Les tribunaux révolutionnaires siègent sans discontinuer dans toutes les casernes, sous les ordres de Raúl Castro, le frère de Fidel et à la Cabaña sous les ordres de Guevara. Dariel Alarcón Ramírez, dit « Benigno » ancien compagnon d'arme du Che recueille les témoignages des soldats qui décrivent Guevara observant les exécutions, en fumant un cigare sur le mur qui surplombe le fossé de la forteresse. « Pour ces soldats qui, jamais auparavant, n'avaient vu le Che, c'était quelque chose d'important. Cela leur donnait beaucoup de courage », raconte-t-il aujourd'hui.

Après un discours devant l'assemblée générale des Nations unies le 11 décembre 1964, Guevara est interrogé par les délégués de certains pays latino-américains et par celui des Etats-Unis sur la répression dans l'île. Il répond sans ambages : « Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons à fusiller tant que cela sera nécessaire. Notre lutte est une lutte à mort. ». Curieusement, le monde a conservé du Che l'image d'un martyr idéaliste, alors que son autoritarisme et sa rigidité sur les principes étaient bien connue de ses proches.

1 commentaire:

Captainpascal a dit…

Autoritarisme et rigidité qu'il appliquait avant tout à lui-même. Ce livre n’apprend rien du tout à ceux qui ont lu les biographies de l’Argentin (comme celle de Paco Taibo II). Oui il a fait fusiller une centaine de personnes et oui avant cela, durant la guérilla il a fait tuer, de sang froid, des mouchards ou des supposés traîtres. Et alors ? Faut-il rappeler que l’on ne fait pas la révolution avec des bonbons et des bonnes paroles mais avec des fusils. Et souvenez-vous que Guevara et ses hommes se battaient contre Fulgencio Batista et sa clique de vendus à la mafia américaine, une bande sordide qui avait transformé l’île de Cuba en casino-bordel. Lorsqu’ils ont débarqué à bord de leur bateau Granma ils ont été immédiatement mouchardés et sur les 82 guérilleros, 70 sont tombés sous les balles. Castro et le Che étaient du nombre des survivants. Ils n’ont pas pour autant abandonné et ont continué la lutte sans se décourager. Comprenez simplement qu’ils n’avaient plus aucune pitié dans le cœur et que c’est grâce à cela qu’ils ont fini par remporter leur victoire. Ils ne se sont jamais battus contre des saints et n’ont jamais prétendus en être. Et puis il est mort pour ses idées, qu’elles fussent bonnes ou mauvaises, et cela ça se respecte. Batista, lui est mort dans son lit en 1973, dans le pays d’un autre démocrate qui avait le Che, et tout ce qu’il représentait, en horreur à savoir le général Franco.

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